Correspondances : Le Designer passeur d’histoires …
Le design doit se vivre au sens large, ce n’est pas seulement un objet ou un service, c’est un langage une manière de respirer la société dans laquelle nous essayons d’être. Le Design raconte une histoire, souvent personnelle sur les gens que nous aimons, les lieux où nous allons, nos égoïsmes et nos rêves. Créer un objet, un service c’est une forme d’écriture, de signes, qui prend racine dans un passé , un présent , un futur partagés. C’est une façon subjective de dire aux êtres l’attention qu’on leur porte , collectivement ou particulièrement . Ce mot qui contient à la fois le dessin et le dessein de nos idées, s’élabore sur le palempseste de notre culture, de nos émotions, de nos rencontres, il est souvent la traduction temporaire et modeste qui part de nos rêves vers la réalité, vers l’utilité parfois embellie nécessaire aux personnes afin de construire leur histoire.
Essayer d’apporter une réponse au mieux vivre des gens demande beaucoup d’écoute, de dialogue, de ressenti, d’humilité, peut-être même une forme d’amour ou tout au moins d'empathie, de compréhension de l’autre. Le design est un média trans-générationnel, un signe reconnu depuis le commencement du monde. L’archéologie permet de trouver des objets aussi tendance et symboliques que les nôtres, qui dans des registres différents expriment la même nécéssité de l’utile et du beau et permet de comprendre que chaque société a été en pointe à une époque de l’histoire des hommes. Il nous aide à améliorer le futur en faisant bouger les mentalités présentes.
Les idées, les formes ont leur caractères, discutent, se complètent et surtout dialoguent avec les publics, assurent un lien, une continuité d’un style à l’autre. Elles permettent de marquer une recherche d’originalité, d’exprimer une pensée, de vivre « global », de pratiquer une forme d’altérité et créent des correspondances authentiques et parfois inattendues. Le Designer coauteur de ce qu’il ressent, porté par une riche élaboration ,ne travaille jamais seul. C’est un travail d’équipe qui commence dans le passé ,se poursuit avec les acteurs économiques , industriels , sociaux , sociétaux et attends une reconnaissance parfois éphémère des publics. En effet le créateur lucide n’est plus un acteur isolé devant sa « toile ». Il partage avec les publics une partie du processus conception /fabrication , ceux-ci devenant des "consommActeurs" qui créent, qui recyclent , qui partagent une déonthologie, impliquant une forme de solidarité envers les autres (usagers) , qui se reconnaissent dans "l’utopie" ( objet , service ) qui débanalise leur quotidien.
Depuis maintenant quelques temps notre travail nous pousse vers un métissage entre la sémiotique et le design de projet pour en extraire un protocole durable. Pour permettre à des startups, comme à tout projet, de s'imprégnèrent non pas d'une méthodologie labellisée qui nous enfermerait dans une approche unique mais plutôt d'un état d'esprit et de convictions d'ouverture : VOIR - PERCEVOIR - CONCEVOIR
C'est là notre approche et notre objectif futur de sémio-designer.
Mathieu Laffond